CHEVALERIE D'ARC en SEINE et MARNE

CHEVALERIE D'ARC en SEINE et MARNE



AVANT-PROPOS

Pour comprendre la Chevalerie, il faut se situer au début du moyen-âge, époque où la société commence à se transformer et s’organiser. Les bas instincts naturels de l’homme: la violence, la brutalité, la férocité, la convoitise, se transforment en générosité, douceur, bonté, tolérance. L’homme était en train de s’élever moralement, et mettait en place les « Vertus ».
L’homme a admis depuis longtemps que l’autorité appartient à ceux qui la prenne: les plus forts.
Toute une chaîne de dépendance, de hiérarchie, de droit, de devoir, de solidarité se met en place.
Les enfants sont envoyés chez les nobles renommés pour être formés aux « Vertus traditionnelles ». Ils apprennent à obéir, à servir, sont instruits dans l’administration de la maison et des biens, au dressage des chevaux, au maniement des armes.
Cette formation les préparait à acquérir des qualités, rares pour l’époque, de générosité, d’amour du prochain et d’honneur. Ainsi naquit la « chevalerie » et ses valeurs dont les maîtres mots sont: « Protéger et Servir dans l’Honneur ».

LE PASSE

Les nombreuses guerres meurtrières du moyen-âge ne pouvaient permettre de fournir des soldats de métier pour la garde des villes. L’insécurité des campagnes incite les serfs, les artisans et les bourgeois d’une même localité à se grouper dans un but de défense, à s’armer et s’entraîner. Ces regroupements prennent la forme de confrérie (dans le sens de rassemblement de confrères), connétablie ou compagnie, sous la seule autorité organisée et hiérarchisée de l’époque, le clergé.
Ces connétablies s’organisent, se codifient, créent une réglementation régissant leur vie et conduite. Les archers devaient être de bonnes moeurs, bonne moralité, obligation de s’entraîner au tir, d’honorer saint Sébastien, le patron des archers, participer à l’abat Oiseau, d’assister à l’enterrement d’un confrère et pour resserrer les liens qui les unissent faisaient serment de se prêter assistance en toutes circonstances.
Dès le milieu du moyen-âge se développe la chevalerie dans la noblesse guerrière. C’est probablement elle qui donne l’idée d’imposer aux associations semi-militaire constituées de gens du peuple et bourgeois, un caractère spécial destiné à exalter les sentiments d’honneur, de solidarité, de courtoisie et de bienséance.
C’est la mise en place de la Chevalerie d’Arc. On y retrouve tout le rituel classique de l’époque : instruction, éducation, engagement et serment.

LA CHEVALERIE D'ARC DE NOS JOURS

Depuis que le tir à l’arc est devenu un sport de haut niveau, la Chevalerie d’Arc a perdu de son importance. Il faut également ajouter que les déviances de certains ont créé une certaine méfiance et refus de la part de certains archers. Si, au moyen âge, il était nécessaire de valoriser les archers en leurs donnant une certaine aura, cette notion à notre époque est complètement désuète.
Un chevalier est une personne qui s’engage à défendre un certain nombre de principes, oubliés de nos jours, reconnus par nos ancêtres, mais qui depuis quelque temps, notons le, reviennent à la ‘mode’ (voir spots télé) « honneur, honnêteté, respect des autres, solidarité, courtoisie, tolérance, dévouement ». Le Chevalier est un des membres essentiels d’une Compagnie. Il prend une part active dans la vie de la Compagnie, dans les délibérations, fournit les officiers, et participe à toutes les charges.
Ce ne sont pas les performances au tir d’un archer qui lui confère un titre de Chevalier, mais ses qualités humaines et son comportement en toutes circonstances qui font la décision prise en assemblée des Chevaliers de la Compagnie (loyauté, camaraderie, franchise, respect, solidarité, dévouement, ...).
Il n’adhère en aucune façon à une sorte de secte qui lui dicte son mode de vie et de pensée. Son engagement moral en fait une personne, qui respecte librement un certain nombres de principes, et tente de les faire partager aux autres.
L’expression trop souvent entendue « Moi je connais la Tradition ... » ne doit pas être utilisée par un Chevalier, qui se doit être modeste, tolérant et respectueux. Beaucoup ont conservé l’emballage, ce qui se voit (le drapeau, les officiers, le tronc, une pratique du Beursault, ...) mais ont complètement oublié le contenu (l’honneur, la solidarité, le respect des autres, ...).
Dépouillons tout le décorum, qui sert à certain à se cacher. Que reste t il ??
Un ensemble de règles qu’il est indispensable de respecter.
La première concerne la sécurité, l’arc est une arme, il est dangereux, il faut le manipuler avec précaution pour ne blesser personne.
La seconde règle impérative est la bienséance, la vie collective oblige à maintenir une certaine tolérance vis à vis des autres, on ne fait, ou dit, rien qui puisse blesser et entraîner des malaises ou disputes. Une solidarité envers tous est de mise, on aide son confrère à la limite de ses possibilités.
Un Chevalier d’Arc avant de décocher sa première flèche prononce la traditionnelle phrase « Mesdames, Messieurs, je vous salue ». C’est une marque de bienséance, on salut les archers présents, et au travers du symbole de la butte, on honore l’ensemble des archers vivants et décédés. La cible est son partenaire, son advesaire. C’est également une marque de sécurité, on prévient que l’on va tirer et qu’il y a danger.
Il est surprenant que tout le monde accepte le salut traditionnel, au judo ou à l’escrime, mais pas au tir à l’arc.
Un Chevalier d’Arc vit dans une Compagnie d’Arc et son jardin, il n’a aucun droit particulier. Il se doit de promouvoir le tir Beursault, où la notion de point est dépassée, il faut mettre sa flèche dans la carte (honneur), se placer mieux que ses adversaires, mettre une flèche au plus près du centre. Tout tireur à sa chance dans un tir au Noir ou une partie de jardin.

LA DESTINEE DE LA TRADITION EN SEINE ET MARNE

C’est à la Famille de la Brie qu’incombe la lourde tache de veiller aux destinées de la tradition au travers de notre département.
Elle est rattachée à la Ronde d’Ile de France qui regroupe les sept Familles d’Ile de France (Beauté, Noisy, Essonne, Yveline, Pays de France, de Parisii et Brie.)
Son but, sauvegarder et perpétuer les traditions du Tir à l’Arc dans le cadre d’une union des Compagnies et Chevaliers de Seine et Marne et aider ces derniers dans leur développement.
Ses actions: encourager les manifestations d’ordre traditionnelles (tir en jeu Beursault, ...), conseiller, expliquer (la tradition et sa pratique, ...), aider, documenter, assister (cérémonie de réception en Chevalerie, ...), tous les sujets se rapportant à la tradition.
Transmettre à notre époque, XXIème siècle, qu’il est impossible de rejeter en bloc les vieilles traditions, qui contiennent trop de valeurs. Si de nos jours le tir à l’Arc est toujours actif, c’est grâce à nos anciens, qui ont su préserver leur passion de l’arc et les Traditions.
C’est toujours un véritable titre de Chevalier que reçoit l’archer qui en est jugé digne, et son intronisation est toujours basée sur les mêmes obligations:

PROTEGER ET SERVIR DANS L’HONNEUR
HONNETETE - SAVOIR VIVRE - COURTOISIE.

    Daniel HUYARD
E-mail: danielhd@club-internet.fr